Sarrans-Cantoin
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Kapten
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La fin Empty La fin

Sam 2 Juil - 14:40
Inès,

J'écris ces mots péniblement, mais je sais qu'il est temps que je le fasse. Je ne sais vraiment si je m'en sortirai cette fois. Depuis trop longtemps, je joue au-dessus d'un précipice, escrimant dans un combat sans fin avec la Faucheuse. Nous nous sommes bien amusés pendant tout ce temps là, mais l'esprit et le corps vacillent et je crains qu'il soit venu le temps de mettre un terme à cette charmante joute. Des sentiments étranges me prennent tous les jours et je ne sais comment faire pour les surmonter. D'un côté, j'ai envie de l'accueillir comme une vieille amie, mais d'un autre, elle continue de m'effrayer. Je ne sais pas si ce qui se passera ensuite. Tellement d'ambition qui vole en éclat, tellement de souvenirs que je ne cesse de me remémorer à chaque instant. Peut-être que ce qui me fait le plus de peine, c'est de savoir que je ne pourrais revoir les gens qui ont compté pour moi une dernière fois, pour leur dire un au revoir, leur signifier tout ce qu'ils ont fait pour moi, tous les sentiments que j'ai pour eux. Tous, sans aucune exception. Certains sont partis il y a fort longtemps, certains avec qui j'ai eu des divergences. Mais à l'heure de rendre des comptes, je ne peux en vouloir à personne. Peut-être j'y survivrai, mais je ne peux prendre le risque de disparaître sans laisser une dernière trace. Dans mon besoin de reconnaissance, il aurait été fort contraignait de ne pas l'être jusqu'au bout de ce périple.

Je crois que je m'en remets pour l'une des premières fois à Aristote pour me guider. Lui seul aurait pu mettre tant de personnes sur mon chemin. Lui seul aurait pu m'offrir autant. Et je n'ai pas été digne de lui. Qu'Il puisse me pardonner à présent que j'entre dans son royaume. Il me prend de prier pour vous-autres, ceux que je risque de laisser ici-bas. J'espère que mon sort ne chagrinera pas, et pourtant, je sais que cela sera sans doute le cas. Et pourtant, je ne peux qu'espérer qu'un jour, les gens puissent m'oublier totalement, que la peine cesse d'exister pour qu'ils puissent voguer à une existence paisible.

Je ne te demande qu'une seule chose Inès, c'est de bien vouloir céder quelques messages. Je n'ai pas l'énergie pour pouvoir écrire à tout le monde, ainsi, je te délègue cette lourde tâche. Je sais combien elle sera difficile, mais tu représentes tellement pour moi, que je ne pourrais imaginer une autre personne pour la faire.

Le premier message, il est évidemment pour toi. Jamais je n'aurais imaginé qu'une seule blague pour rejoindre au conseil aurait eu autant d'effets. Et pourtant, tous les mois qui ont suivi, je n'ai eu de cesse d'apprécier ton amitié. A chaque instant, à chaque moment, tu m'as soutenu. Même dans les moments où j'étais moi-même en tord, tu ne m'as jamais tourné le dos. Tu es une amie des plus précieuses et mon coeur se déchire de savoir que je ne reverrai sans doute jamais ton visage, jamais ce sourire qui propage la paix et le bonheur dans ceux qui ont la chance de l'apercevoir. Mais peut-être est-ce pour le mieux. Je ne pourrai me contraindre à accepter mon sort si je te voyais triste de mon état. Ne change jamais Inès. Tu es le rayon de Soleil de bien du monde et il me peinerait de savoir, de là-haut, que tu sois triste une seule journée dans ce bas-monde sans que je ne puisse plus rien faire à ce sujet. Ne te laisse pas enfermer dans une prison dorée et vis ta vie comme tu l'entends. Celle-ci est bien trop courte pour être contrainte à des aventures déplaisantes.

Bien sûr, ensuite, je ne peux continuer sans penser à ma suzeraine. Il me semble qu'elle a toujours fait parti de ma vie. Tant de choses ont été vécus. Il me semble qu'il y a un endroit à Murat que je n'ai pas visité en sa compagnie. Mon coeur s'emplit de douceur en l'imaginant ici auprès de moi, à me dorloter. Mais je suis seul et rien que le froid se glisse sur ma peau. Dis lui que je regrette d'être parti aussi loin, d'avoir fui mes responsabilités. Mais je n'avais plus la force d'avancer. Et aujourd'hui plus que jamais, je n'ai plus envie de continuer. Qu'elle me pardonne mes fautes. Je n'aurai rêvé d'une meilleure suzeraine pendant ce court laps de temps. J'aurai pu accepté bien des propositions pour devenir noble, mais je l'imaginais autrement que l'être pour Elle. J'étais son fidèle serviteur, et j'espère pouvoir le rester même après tout cela. Cède lui tous les instruments que j'ai laissé en le Bourbonnais-Auvergne. Les enfants auront un souvenir de moi de cette façon et il me plaît de savoir que la passion pourrait être transmise.

Aux muratais. Leur accueil a marqué un nouveau passage de ma vie. Je n'aurai pu me construire et apprendre à me découvrir sans eux. Je repense à chaque instant, du duel des moustachus dans la lice aux innombrables soirées passées en leur compagnie en taverne. Les mariages de certains aux peines de coeur des autres. Il m'arrive encore de passer à certains, qui nous ont quitté auparavant. Je me demande si j'arriverai à les croiser là où je vais. Que cette pensée me rend heureux de savoir que je ne serais plus seul. Peut-être aurais-je enfin ma statue sur l'une des places du village.

A Yhana. Elle fut le premier amour et je sais que je lui ai causé bien du mal. J'espère qu'elle garde de tendres pensées pour moi envers et contre tout. Il m'arrive encore de penser à elle et j'espère qu'elle est heureuse à présent et que la vie lui apporte tout ce qu'elle souhaite. Je n'aurai rêvé d'une meilleure personne pour m'accueillir à Murat.

A ton cher aimé. Malgré tout, je l'appréciais et il m'amusait fortement de chercher à le contrarier en chaque instant. Dis-lui de prendre soin de toi, avant que je trouve le moyen de le hanter si ce n'est pas le cas. Les temps seront durs et il aura besoin d'être un mari présent. C'est sans doute ça le mariage. Peut-être aurais-je du le comprendre plus tôt.

Donne aussi mes dernières pensées à Constance et Marguerite. Les lettres échangées m'ont donné bien des sourires. Qu'elles soient heureuses et trouvent enfin l'amour tant attendu. J'imagine Marguerite me crier dessus pour ne pas utiliser son prédicat. Mais pour une fois, elle me pardonnera sans doute, étant donné la situation. D'une manière ou d'une autre, elles ont marqué une partie de ma vie également. Amusant de penser qu'il est presque aucun Troy-Orsenac que je n'ai pas tourmenté d'une manière ou d'une autre. Tu peux dire à Constance que ma proposition de mariage n'est malheureusement plus valide. Elle n'aurait plus d'intérêt dans un futur proche. Rappelle à Marguerite d'arrêter de vouloir se tuer à la tâche, je crains pour sa santé. Qu'elle se repose et profite des belles choses de la vie, il y a tellement qu'elle peut nous offrir.

Je garde une tendresse énorme pour le Bourbonnais-Auvergne. Cette province sans prétention où je suis arrivé sans rien attendre mais qui m'a tellement donné. Je pourrais continuer en citant Coquelicot et tous les autres qui m'ont accompagné sur ce chemin. La liste serait longue sans aucun doute, mais chacun des moments reste gravé dans ma mémoire. Dis à Coquelicot que malheureusement, le poème que je lui dois n'arrivera jamais. J'en suis désolé. Les affres de la vie m'ont mené bien loins et je n'ai pas su remplir l'une de mes obligations.

Enfin, je ne sais pas si ce dernier message doit être porté à sa destinaire. Elle n'a jamais cessé d'hanter mes pensées pendant tout ce temps. Du jour où j'ai pris cette décision pour partir vers le Sud à aujourd'hui. Moncoeur fut, est et restera conquis à sa cause. Je sais qu'il s'est passé bien des choses. J'espère qu'un jour elle me pardonnera, tout comme j'espère qu'elle sera pleinement heureuse dans ce futur. Je ne sais pas si je préfère qu'elle sache que je me meurs ou si je préfère qu'elle continue de m'oublier pour ne garder que les souvenirs lointains du passé. J'ai préféré garder en ma mémoire que les bons moments passés à ses côtés. La vie aurait pu être bien différente. Mais c'est sans doute là part du jeu. L'échec amène des conséquences. Peut-être n'aurais-je jamais du écrire cette première lettre, pour ne pas la faire souffrir. En cet instant, c'est sans doute l'un des seuls doutes qu'il me reste. Fais donc ce qu'il te paraît le plus judicieux concernant ce passage. Je n'ai pas la force de choisir et je crains que cela ne puisse lui apporter que de la tristesse. Ou peut-être l'aider à passer à autre chose. Je ne sais vraiment. Vois comment je suis perdu dès que je pense à Elle alors que je n'ose même plus écrire son nom. J'aurai aimé le courage de lui écrire une dernière lettre moi-même mais je ne l'ai jamais eu de peur de la réponse, voire de la non-réponse. Trop de pleurs sont tombés pour cet amour que je ne sais su chérir correctement. J'aurai du être présent auprès d'elle à chaque instant et j'ai failli. Peut-être pour la première fois, j'ai rompu une promesse faite. J'aurai aimé qu'il en soit autrement, j'aurai aimé pouvoir être à ses côtés, heureux, pour l'intégralité de ma vie. Cela ne sera pas le cas et c'est miséreux que je finis. Mais je l'accepte et j'emporte avec moi ses souvenirs doux et tendres des moments passés ensemble. J'espère qu'il en est de même pour elle. Encore une fois, tu trouveras dans mes affaires, dans la chambre que j'ai occupé chez Eny, une alliance que j'aurai du lui offrir. Mais je ne pense que pas ce soit judicieux de lui donner à présent. Mais garde-la avec toi, transmets-la à quelqu'un qui aura rencontré le grand amour. Je ne veux qu'un tel objet finisse sans accomplir sa destinée de marquer un amour sans faille.

La bougie se consume et je crains que bientôt, elle doive s'éteindre. On dirait une triste métaphore mélancolique d'un poète sur sa propre vie. Inès, je te cède tout ce qu'il me reste, ce qui consiste en pas grand chose. Je n'ai pas de secrets à livrer sur mon lit funéraire. J'espère pouvoir te retrouver un jour là où je vais. Mais pas trop tôt. Ta vie doit être longue, tu as tellement à pouvoir apporter en ce moment. Il te reste tellement à accomplir.

Adieu Inès. Je n'aurai sans doute plus la force d'envoyer d'autres lettres. Puisses-tu me pardonner de te laisser un tel fardeau en guise d'adieu.

Avec un sincère amour fraternel,

Anton

(HRP : jd Eny proposait de faire une tombe symbolique sur le domaine de sa poupée: http://forum2.renaissancekingdoms.com/viewforum.php?f=16595 )
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Lun 4 Juil - 19:34
Eny,

J'écris ces mots péniblement, mais je sais qu'il est temps que je le fasse. Je ne sais vraiment si je m'en sortirai cette fois. Depuis trop longtemps, je joue au-dessus d'un précipice, escrimant dans un combat sans fin avec la Faucheuse. Nous nous sommes bien amusés pendant tout ce temps là, mais l'esprit et le corps vacillent et je crains qu'il soit venu le temps de mettre un terme à cette charmante joute. Des sentiments étranges me prennent tous les jours et je ne sais comment faire pour les surmonter. D'un côté, j'ai envie de l'accueillir comme une vieille amie, mais d'un autre, elle continue de m'effrayer. Je ne sais pas si ce qui se passera ensuite. Tellement d'ambition qui vole en éclat, tellement de souvenirs que je ne cesse de me remémorer à chaque instant. Peut-être que ce qui me fait le plus de peine, c'est de savoir que je ne pourrais revoir les gens qui ont compté pour moi une dernière fois, pour leur dire un au revoir, leur signifier tout ce qu'ils ont fait pour moi, tous les sentiments que j'ai pour eux. Tous, sans aucune exception. Certains sont partis il y a fort longtemps, certains avec qui j'ai eu des divergences. Mais à l'heure de rendre des comptes, je ne peux en vouloir à personne. Peut-être j'y survivrai, mais je ne peux prendre le risque de disparaître sans laisser une dernière trace. Dans mon besoin de reconnaissance, il aurait été fort contraignait de ne pas l'être jusqu'au bout de ce périple.

Je crois que je m'en remets pour l'une des premières fois à Aristote pour me guider. Lui seul aurait pu mettre tant de personnes sur mon chemin. Lui seul aurait pu m'offrir autant. Et je n'ai pas été digne de lui. Qu'Il puisse me pardonner à présent que j'entre dans son royaume. Il me prend de prier pour vous-autres, ceux que je risque de laisser ici-bas. J'espère que mon sort ne chagrinera pas, et pourtant, je sais que cela sera sans doute le cas. Et pourtant, je ne peux qu'espérer qu'un jour, les gens puissent m'oublier totalement, que la peine cesse d'exister pour qu'ils puissent voguer à une existence paisible.

Je ne te demande qu'une seule chose Eny, c'est de bien vouloir céder quelques messages. Je n'ai pas l'énergie pour pouvoir écrire à tout le monde, ainsi, je te délègue cette lourde tâche. Je sais combien elle sera difficile, mais tu représentes tellement pour moi, que je ne pourrais imaginer une autre personne pour la faire.

Le premier message, il est évidemment pour toi. Je ne peux continuer sans penser à ma suzeraine. Il me semble que tu as toujours fait parti de ma vie. Tant de choses ont été vécus. Il me semble qu'il y a un endroit à Murat que je n'ai pas visité en ta compagnie. Mon coeur s'emplit de douceur en t'imaginant ici auprès de moi, à me dorloter de ta manière si maternelle. Mais je suis seul et rien que le froid se glisse sur ma peau. Je regrette d'être parti aussi loin, d'avoir fui mes responsabilités. Mais je n'avais plus la force d'avancer. Et aujourd'hui plus que jamais, je n'ai plus envie de continuer. Pardonne moi mes fautes. Je n'aurai rêvé d'une meilleure suzeraine pendant ce court laps de temps. J'aurai pu accepté bien des propositions pour devenir noble, mais je l'imaginais autrement que l'être pour toi. J'étais ton fidèle serviteur, et j'espère pouvoir le rester même après tout cela. Je te cède tous les instruments que j'ai laissé en le Bourbonnais-Auvergne. Les enfants auront un souvenir de moi de cette façon et il me plaît de savoir que la passion pourrait être transmise.

Bien sûr, ensuite, mes pensées vont à Ines. Jamais je n'aurais imaginé qu'une seule blague pour rejoindre au conseil aurait eu autant d'effets. Et pourtant, tous les mois qui ont suivi, je n'ai eu de cesse d'apprécier son amitié. A chaque instant, à chaque moment, elle m'a soutenu. Mon coeur se tord de savoir que je n'ai pu lui apporter seulement le dizième de ce qu'elle a fait pour moi. Même dans les moments où j'étais moi-même en tord, elle ne m'a jamais tourné le dos. Elle est une amie des plus précieuses et mon coeur se déchire de savoir que je ne reverrai sans doute jamais son visage, jamais ce sourire qui propage la paix et le bonheur dans ceux qui ont la chance de l'apercevoir. Mais peut-être est-ce pour le mieux. Je ne pourrai me contraindre à accepter mon sort si je la voyais triste de mon état. Je prie pour qu'elle ne change jamais. Elle est le rayon de Soleil de bien du monde et il me peinerait de savoir, de là-haut, qu'elle soit triste une seule journée dans ce bas-monde sans que je ne puisse plus rien faire à ce sujet. Dis lui de ne se laisser enfermer dans une prison dorée et qu'elle vive sa vie comme elle l'entend. Celle-ci est bien trop courte pour être contrainte à des aventures déplaisantes.

Aux muratais. Leur accueil a marqué un nouveau passage de ma vie. Je n'aurai pu me construire et apprendre à me découvrir sans eux. Je repense à chaque instant, du duel des moustachus dans la lice aux innombrables soirées passées en leur compagnie en taverne. Les mariages de certains aux peines de coeur des autres. Il m'arrive encore de passer à certains, qui nous ont quitté auparavant. Je me demande si j'arriverai à les croiser là où je vais. Que cette pensée me rend heureux de savoir que je ne serais plus seul. Peut-être aurais-je enfin ma statue sur l'une des places du village.

A Yhana. Elle fut le premier amour et je sais que je lui ai causé bien du mal. J'espère qu'elle garde de tendres pensées pour moi envers et contre tout. Il m'arrive encore de penser à elle et j'espère qu'elle est heureuse à présent et que la vie lui apporte tout ce qu'elle souhaite. Je n'aurai rêvé d'une meilleure personne pour m'accueillir à Murat.

A Hector. Malgré tout, je l'appréciais et il m'amusait fortement de chercher à le contrarier en chaque instant. Dis-lui de prendre soin d'Ines, avant que je trouve le moyen de le hanter si ce n'est pas le cas. Les temps seront durs et il aura besoin d'être un mari présent. C'est sans doute ça le mariage. Peut-être aurais-je du le comprendre plus tôt. Je ne transmets pas la même chôse à Acadien car je sais l'homme qu'il est. J'aurai aimé avoir un père tel que lui pour me guider dans la vie.

Donne aussi mes dernières pensées à Constance et Marguerite. Les lettres échangées m'ont donné bien des sourires. Qu'elles soient heureuses et trouvent enfin l'amour tant attendu. J'imagine Marguerite me crier dessus pour ne pas utiliser son prédicat. Mais pour une fois, elle me pardonnera sans doute, étant donné la situation. D'une manière ou d'une autre, elles ont marqué une partie de ma vie également. Amusant de penser qu'il est presque aucun Troy-Orsenac que je n'ai pas tourmenté d'une manière ou d'une autre. Tu peux dire à Constance que ma proposition de mariage n'est malheureusement plus valide. Elle n'aurait plus d'intérêt dans un futur proche. Rappelle à Marguerite d'arrêter de vouloir se tuer à la tâche, je crains pour sa santé. Qu'elle se repose et profite des belles choses de la vie, il y a tellement qu'elle peut nous offrir.

Je garde une tendresse énorme pour le Bourbonnais-Auvergne. Cette province sans prétention où je suis arrivé sans rien attendre mais qui m'a tellement donné. Je pourrais continuer en citant Coquelicot et tous les autres qui m'ont accompagné sur ce chemin. La liste serait longue sans aucun doute, mais chacun des moments reste gravé dans ma mémoire. Dis à Coquelicot, Aislin, que malheureusement, le poème que je lui dois n'arrivera jamais. J'en suis désolé. Les affres de la vie m'ont mené bien loins et je n'ai pas su remplir l'une de mes obligations.

Enfin, je ne sais pas si ce dernier message doit être porté à sa destinaire. Elle n'a jamais cessé d'hanter mes pensées pendant tout ce temps. Du jour où j'ai pris cette décision pour partir vers le Sud à aujourd'hui. Mon coeur fut, est et restera conquis à sa cause. Je sais qu'il s'est passé bien des choses. J'espère qu'un jour elle me pardonnera, tout comme j'espère qu'elle sera pleinement heureuse dans ce futur. Je ne sais pas si je préfère qu'elle sache que je me meurs ou si je préfère qu'elle continue de m'oublier pour ne garder que les souvenirs lointains du passé. J'ai préféré garder en ma mémoire que les bons moments passés à ses côtés. La vie aurait pu être bien différente. Mais c'est sans doute là part du jeu. L'échec amène des conséquences. Peut-être n'aurais-je jamais du écrire cette première lettre, pour ne pas la faire souffrir. En cet instant, c'est sans doute l'un des seuls doutes qu'il me reste. Demande à Inès ce qui lui paraît le plus judicieux concernant ce passage. Je n'ai pas la force de choisir et je crains que cela ne puisse lui apporter que de la tristesse. Ou peut-être l'aider à passer à autre chose. Je ne sais vraiment. Vois comment je suis perdu dès que je pense à Elle alors que je n'ose même plus écrire son nom. J'aurai aimé le courage de lui écrire une dernière lettre moi-même mais je ne l'ai jamais eu de peur de la réponse, voire de la non-réponse. Trop de pleurs sont tombés pour cet amour que je ne sais su chérir correctement. J'aurai du être présent auprès d'elle à chaque instant et j'ai failli. Peut-être pour la première fois, j'ai rompu une promesse faite. J'aurai aimé qu'il en soit autrement, j'aurai aimé pouvoir être à ses côtés, heureux, pour l'intégralité de ma vie. Cela ne sera pas le cas et c'est miséreux que je finis. Mais je l'accepte et j'emporte avec moi ses souvenirs doux et tendres des moments passés ensemble. J'espère qu'il en est de même pour elle. Encore une fois, tu trouveras dans mes affaires, dans la chambre que j'ai occupé chez toi, une alliance que j'aurai du lui offrir. Mais je ne pense que pas ce soit judicieux de lui donner à présent. Mais donne-la à Inès, qu'elle la transmette à quelqu'un qui aura rencontré le grand amour. Je ne veux qu'un tel objet finisse sans accomplir sa destinée de marquer un amour sans faille.

La bougie se consume et je crains que bientôt, elle doive s'éteindre. On dirait une triste métaphore mélancolique d'un poète sur sa propre vie. Eny, je te cède tout ce qu'il me reste, ce qui consiste en pas grand chose. Je n'ai pas de secrets à livrer sur mon lit funéraire. J'espère pouvoir te retrouver un jour là où je vais. Mais pas trop tôt. Ta vie doit être longue, tu as tellement à pouvoir apporter en ce moment. Il te reste tellement à accomplir.

Adieu Eny. Je n'aurai sans doute plus la force d'envoyer d'autres lettres. Puisses-tu me pardonner de te laisser un tel fardeau en guise d'adieu.

Avec un sincère amour filial ou fraternal, je ne sais vraiment,

Anton
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