Cléopatre
Mer 30 Mar - 20:34
À ma chère Suzeraine,
Qu'un réveil difficile vous m'avait offert ce matin. En effet, il se trouve que Boadicé m'a allègrement tiré les oreilles pour ne pas vous avoir averti de notre départ du Rouergue. Tête en l'air et légèrement occupé en ce moment - vous a-t-elle dit que nous sommes fiancés et que le mariage sera prévu à la fin de notre emménagement ? - je n'ai en effet pris la peine de ne prévenir personne. Rassurez-vous, mon autre suzerain l'a appris très récemment également. Preuve que vous êtes tous à égalité devant mes yeux, eh ! Néanmoins, je pense à vous suzeraine, puisque je prends cette plume pour vous écrire ces longs mots.
Tout d'abord, sur ma décision de quitter le Rouergue. Il est inutile de commenter le fait que je suis las de la politique provinciale. Je ne suis que très rarement en accord avec celle-ci, et ce, depuis que Boadicé a terminé son mandat de régnante. De Filipa à Prisca, je n'approuve pas les décisions qui ont été prises. Mais encore, s'il s'agissait seulement de cela, j'aurais pu prendre moi aussi cette lourde charge. Après tout, mentirai-je au point d'avouer que l'idée ne m'a jamais traversé l'esprit ? J'y ai pensé souvent, j'y pense encore d'ailleurs et je l'aurai été sans grandes difficultés en Rouergue. Être régnant m'attire - pourquoi pas souverain un jour, tiens ? -, mais les conflits incessants dans cette province ont eu raison de ma volonté de m'impliquer. Vous le saviez déjà par la magnifique lettre de démission que j'avais laissée à la Chancellerie - l'avez-vous encore ? Je regrette de n'en avoir fait copie - mais aujourd'hui, cela s'exprime que de manières plus accrues puisque j'avais délaissé totalement la volonté d'aider la province. On pourrait penser que l'ami d'Espalion est le seul en cause, mais encore une fois, ce n'est l'unique raison. Si affronter l'adversité est une chose à laquelle nous devons nous atteindre, il se trouve que le fait d'être constamment la cible de certains que l'on pense proches est une expérience encore plus fatigante. Ainsi, recevoir constamment les reproches à demi-mot de ma belle-mère, sous des accusations de corruption - il paraît que je n'ai fait la cour à Boadicé que pour faire signer notre traité sur les Crocs d'Argent - ou encore d'avidité politique - mon départ serait motivé ainsi uniquement, car je ne peux réussir à avoir ce que je veux en Rouergue, cela résonne telle une blague quand on sait à quel point j'ai refusé à de nombreuses reprises de prendre la tête d'une liste - et j'en passe de nombreuses. Ainsi, dans une province où je ne trouve plus beaucoup de mes repères, je n'avais véritablement besoin de rester. De plus, voir la mine peinée de ma bien-aimée me touche, et je sais qu'un air nouveau était nécessaire pour elle également.
C'est pourquoi, sous les conseils d'une Auvergnate qui nous en a vanté les mérites, nous avons décidé de résider à Montbrisson. Nous avons vu avec Hypocras, et il a été le premier à s'y installer avec Lamya. Saviez-vous qu'elle était enceinte ? Bref, oui, sûrement, elle a vomi durant le mariage. J'ai eu vent d'une partie de votre lettre par Boadicé. Sachez que vous serez toujours la bienvenue pour être avec nous, ne serait-ce le temps d'un voyage si vous ne souhaitez pas vous installer. J'ai déjà réussi à convaincre Rafael aujourd'hui même de se joindre à nous. L'objectif est tout simplement de réapprendre à vivre, et de s'investir doucement, en s'imprégnant d'une autre province, bien plus calme et où il y a encore tant à faire. Nous avons rencontré déjà bien du monde là-bas, et nous savons que tout le monde y est bien accueilli.
Enfin, je pense à vous également puisque je pense que le fait suivant va vous amuser. Le pauvre Tatou est indisponible actuellement. Dans cette malchance, il se trouve que Valerya a récupéré les commandes de la Surintendance temporairement. J'en profite pour tenter enfin de détourner les écus pour réussir à faire construire une grande statue en or de moi-même. Je ne doute pas être sur le point d'y arriver. Puisque nous parlons de Surintendance, il se trouve qu'Elienore m'a confié être lassé de son poste d'Intendante au Prestige, ce qui me place donc aisément à sa place. Une nouvelle promotion ! Je ne fais que briller en ce moment.
Ainsi, je termine donc cette lettre sur de nombreuses nouvelles.
Vous avez toujours, suzeraine, l'expression de toute mon amitié, vous qui m'êtes une amie si chère,
Votre dévoué Intendant et Vassal,
Hintair de Sarrans-Cantoin
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