Arnauld

Salutations à mon chroniqueur favori,

Que de temps depuis la dernière lettre que je vous ai envoyé. Je crois que ça remonte à présent à plusieurs années. Mandieu qu'il semble que Chronos fasse passer le temps à toutes vitesses dernièrement. Ou peut-être que mes nombreuses occupations m'ont rattrapé. Mais trêve de disgression. J'espère sincèrement que vous vous portez bien et que vous faites toujours le tour de la France à la recherche des plus beaux métiers, ou du moins, des plus originaux. Je lis toujours avec un grand plaisir chacune de vos chroniques. J'ai même pensé à vous contacter de nouveau puisque je me suis lancé entre temps dans beaucoup d'autres artisanats, je ne parviens jamais à rester en place.

Récemment, il m'est donné l'envie de me lancer dans le mécénat. Je jouis d'une fortune assez conséquente, et je me souviens bien assez des difficultés que j'ai connu au début de mon activité. Ainsi, si je pouvais épargner quelques personnes de ce fait, et pouvoir promouvoir les arts et la technique, ce serait là un très grand plaisir pour ma part. Outre le fait de vouloir concentrer plusieurs choses en un hotel particulier de Paris, il m'est venu également une autre idée.

En effet, je me suis rendu compte à travers mon existence qu'il existait de nombreux artisans incroyables mais qui manquaient bien souvent de visibilité. Comment savoir qu'il existe un fabricant de gâteaux incroyable en Béarn ? Ou encore un apiculteur en Savoie ? Et pourtant, ils y sont, mais sans le bouche à oreille qui fonctionne de manière limitée, il est assez difficile de les connaître. Et je ne peux convaincre tout le monde de se rassemble au même endroit également. Ainsi, je me suis dis qu'il serait peut-être intéressant, de regrouper sur un tableau d'affichage de la Capitale, à un endroit visible de tous, l'ensemble des artisans du Royaume.

Ma lettre vient donc pour vous demander si vous pourriez m'aider dans cette entreprise en relayant par le biais de votre chronique et du journal le possible recensement ? Guider les artisans pour qu'ils puissent se faire aisément recenser et que pour les éventuels clients puissent trouver aisément chaussures à leur pied. Avec la bonne communication, nous pouvons faire grandir la chose rapidement et aider la société.

Que pensez-vous du projet ? Seriez-vous prêt à m'aider ?

Amicalement,
Hintair de Sarrans-Cantoin

Cher Hintair, imprimeur qui fit si grande impression dans la FAIM,

Voilà une proposition fort hintairessante. Vous jouez à merveille sur ma corde sensible - l'amour de l'artisanat - et je dois vous dire que votre idée m'enthousiasme beaucoup. Je vous prie d'abord de m'excuser pour le petit délai de réponse : il m'a pris l'envie éphémère de devenir maire (cela rime, c'est maire-veilleux), et cette lubie m'a beaucoup occupé, le temps d'un mandat - mais ce dernier vient heureusement de toucher à sa fin (et non sa faim) et je vais pouvoir vaquer à mes occupations plus personnelles. Je reviens donc à mes amours artisanales, et continue en effet ma chronique : peut-être avez-vous le dernier article que je viens de faire paraître sur le métier de tavernière. J'envisage également de déplacer mon atelier à Limoges. Mais je digresse !
Revenons à votre proposition. Je suis tout à fait disposé à me joindre à vous dans ce projet. Concernant le recensement, le journal me paraît une très bonne idée, et je vais la soumettre au rédacteur en chef, ce cher Raymond de Pétrus. Je vous ferai part de son opinion à ce sujet.
Si l'on en revient à vous - et peut-être aurais-je dû commencer par-là - je tiens à vous féliciter pour votre belle réussite et votre engagement en tant que mécène. J'en ferais bien un article, tenez, mais je ne pense pas qu'on puisse considérer le mécénat comme un métier. Cependant, vous me dites que vous diversifiez votre activité. Si certaines sont assez développées pour faire l'objet d'un article dans la F.A.I.M., je serais ravi de m'entretenir à nouveau avec vous.

Artisanalement,
Arnauld Cassenac

Cher Arnauld, dont la plume n'a de concurrence que votre grandeur d'âme,

Quelle idée saugrenue que celle de vouloir devenir maire, dit celui qui s'est engagé dans bien des conseils et dans les institutions royales. Je ne suis donc absolument pas offensé, après tout, vous découvrez vous également que j'offre un délai de réponse qui est bien au delà de ce que certains considèrent comme tolérables. Je suis tout de même un peu déçu que vous n'ayez pas écrit le mot éphé-maire correctement. Sans doute un oubli de votre part.

Pour ce qui est de votre chronique, évidemment que j'en dévore chacun des articles avec une passion rare. Tenez moi au courant de ce que pense Raymond de Pétrus au sujet de cet article, car je pense qu'il pourrait vous servir à trouver plus aisément des cibles à questionner, tout en contribuant à rendre plus dynamique la vie du Royaume.

Pour ce qui est de faire des articles à mon sujet, je laisse la place aux autres pour le moment, je sais combien certains manquent de visibilité. Mais je serais ravi de pouvoir m'entretenir un jour sur mes talents de cartographe et d'horloger. Même si je lui d'atteindre le niveau d'un grand maître, et que ceux-ci seraient offensés que j'ôse dire que j'exerce.

Canardivement,
Hintair de Sarrans-Cantoin