Lise de Bramafan

Mon cher Antoine,

j'aurais donc vu l'Anjou finalement, sans vous à mes côtés.
Nous sommes passés par Laval et nous voilà ce jour devant les murs de la capitale.
Nous sommes nombreux, si nombreux que la victoire ne fait aucun doute.
La question est plutôt de quoi sera faite l'après victoire car prendre un château avec un tel nombre de soldat est aisé mais le garder sera une autre paire de manche.

J'ai néanmoins espoir que cet assaut soit bref et que je puisse rapidement revenir au Mans. Vous me manquez terriblement. Je n'ai même plus le goût de sortir en taverne, je reste au campement à broyer du noir et pensant à vous et en essayant de me distraire comme je le peux.
C'est un étrange sentiment, que je ne connaissais pas. J'ai toujours imaginé pouvoir être libre de toute entrave et pourtant à présent, je ne saurais être pleinement heureuse sans vous à mes côtés.

Cette fois-ci, ce sera bien avec épée et bouclier que j'irais au front. Je ne commettrai pas deux fois la même erreur. Je vous donnerai de mes nouvelles demain matin dès que possible mais soyez assuré que vous ne quittez pas mes pensées, pas une seule seconde.
Je vous aime et j'ai hâte de vous retrouver pour vous le montrer en paroles et en actes,

Tendrement,

Lise

Mon cher Antoine,

la nuit s'est bien passée. Il n'y a finalement pas eu de combats. Laure semble être un peu déçue. Pour ma part, je suis contente que cela se termine ainsi, sans avoir vraiment commencé. Les choses étaient déjà jouées d'avance, cela aurait davantage été un massacre d'une réelle bataille.

Je ne sais pas encore quels seront les ordres pour les jours à venir. Nous devrions rester encore quelques temps à Angers mais sans réel danger, au moins.

Comment vous portez-vous au Mans? Je vais devoir organiser très prochainement l'anoblissement de Gaëlle. Vous serez à mes côtés? Vous êtes libre d'être là ou pas, à partir du moment où je serai sûre que vous serez dans mon lit le soir venu.

Vous me manquez, cela va sans dire, mais je me réconforte en pensant à nos nuits et nos jours à venir lorsque nous nous retrouverons,

Avec tout mon amour,

Lise

Mon cher Antoine,

nous sommes toujours à Angers et toujours en armée.
Le conseil est maintenant royaliste, tout comme la ville.
Il y a beaucoup d'animations en taverne le soir mais je n'y vais pas. Je sais que je ne vous y trouverai pas, cela perd un peu de son intérêt.
Il y a toujours beaucoup beaucoup de monde à Angers, je ne sais quand sonnera l'heure de la démobilisation.
C'est étonnant tout de même ces guerres qui n'en sont pas. C'est beaucoup d'organisation pour pas grand chose au final.

Je ne serai pas très originale en vous disant que vous me manquez, beaucoup, et que sans vous à mes côtés, la vie n'a pas la même saveur. J'espère que vous vous reposez suffisamment et que vous serez donc en pleine forme pour nos retrouvailles que j'espère longues et intenses.

Avec tout mon amour,

Lise

Ma chère Lise,

Le réveil est difficile et ma tête me paraît lourde, assommée profondémment d'un sommeil profond dont je peine à m'extirper. Et pourtant... Pourtant, je me dois de le faire, de réussir à tenir cette plume qui me paraît si lourde pour répondre à vos lettres. Parce que je ne saurai les laisser sans réponse plus longtemps.

Je suis toujours là où vous m'avez laissé, au Mans, et je crains qu'un mal ne se soit emparé de moi. De mon sourire jovial, il ne reste pour le moment que très peu de trace. Je n'ai point quitté la chambre depuis quelques temps, et la simple pensée de devoir me lever m'apparaît comme l'une des pires souffrances possibles. Est-ce mon châtiment, tel celui de Sysiphe, pour tout mon passé sinueux ? Je ne sais pas.

Je me suis fais lire chacune de vos lettres avec une très grande attention et vous me savez heureux de savoir que vous n'avez mené aucun combat. Car même dans la maladie, je n'ai cessé de m'inquiéter de votre santé. J'ai tellement peur de vous perdre. La distance entre nous me donne un arrière goût amer de la vie sans vous, et savoir qu'un mauvais instant dans un combat peut causer votre perte m'était affreusemment douloureux. Aristote en soit témoin, je n'ai jamais autant prié pour que tout se passe bien.

Pour ce qui est de l'anoblissement de Gaëlle, je serais à vos côtés. Indéfiniment. A jamais. J'en ai fais la promesse et je ferais tout pour la tenir. J'en fais bien trop peu pour ne pas tenir celles que je donne.

Je vous aime tendrement Lise et j'espère que nous serons bientôt de nouveau réunis car tout paraît si pâle sans vous.

Votre dévoué,
Antoine

Mon cher Antoine,

nous sommes toujours à La Flêche. Donnae a pris la mairie.
Je ne sais pas combien de temps va durer notre séjour là-bas. Je vais demander à Laure quand je la croiserai. Tout le monde reste mobilisé, les Dauphinois qui ont fait route avec nous sont en Normandie.

Pour l'anoblissement de Gaëlle, je vais répondre à Nynaeve. Je vous tiendrais au courant. Je la laisserai inviter qui elle veut à cet anoblissement. Je sais qu'elle souhaitait inviter Barral. Je ne sais pas s'il voudra revenir à Montmeyran mais je préfère vous prévenir au cas où il serait finalement présent.

Ne vous inquiétez pas pour moi, j'ai l'habitude des mobilisations et des intégrations en armée. J'ai bien gardé mon épée et mon bouclier en plus cette fois-ci... pour rien certes.. mais on ne sait jamais.
Vous ne me perdrez pas Antoine, je puis vous l'assurer. Cette mobilisation loin de vous n'est qu'un mauvais moment à passer et je ferai ce qu'il faut pour trouver une solution pour vous rejoindre au plus vite.
Vous me manquez toujours autant, je ne serai heureuse que lorsque j'aurais retrouvé la chaleur de vos bras,

Tendrement,

Lise

Ma chère Lise,

Je sais, l'Héraut que nous avons escorté m'a demandé de me joindre à une lance pour la mobilisation. Je lui ai rappelé que je ne possédais aucun devoir, et que de toutes façons, je ne suis pas actuellement en état pour pouvoir faire quoique ce soit. J'ai l'impression d'être amorphe sans votre présence. Je ne sais même plus depuis combien de temps je n'ai pas souri.

Revenez-moi vite. Je ne sais comment faire. Je crains que si la situation venait à s'allonger, je sois contraint de venir vous kidnapper moi-même. Et pour vous emmener loin de ce royaume qui me prive de votre présence à mes côtés pendant bien trop longtemps.

Je vous aime,
Antoine

Mon cher Antoine,

je n'ai pas tout à fait été honnête avec vous au sujet de cette mobilisation.
J'ai une vassale qui peut le cas échéant me remplacer sur cette mobilisation. En réalité, comme nous avions parlé de cet arrêt pour vous au Mans, je n'avais pas cherché plus loin et je pensais que nous aurions une démobilisation rapide. De plus, je ne me voyais pas me reposer sur ma vassale alors que je pensais que nous allions essuyer quelques combats. Il n'en fut rien, la résistance fut inexistante.

J'ai discuté avec notre chef d'armée. Nous n'allons pas au Mans ce soir, contrairement à ce que Laure pensait. Cela veut dire que nous retournons à Angers.

Vous me manquez également, le monde me semble bien triste et sans grand intérêt sans vous à mes côtés. J'ai essayé de sortir ce soir en taverne mais même quelques verres n'auront pas suffi à atténuer mon vague à l'âme. Je commence à mieux comprendre le proverbe qui dit qu'un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Ainsi, je m'en remets à vous, pour la suite. Soit vous venez me retrouver et entrez dans l'armée, soit je demande la permission de rentrer au Mans et je me fais représenter par ma vassale Gwenhwyvar. Maintenant qu'il n'y a plus vraiment de risque, je pourrais le faire sans mauvaise conscience.

Je vous aime et chaque jour qui passe ne fait que renforcer ce sentiment,
Prenez soin de vous, nous nous reverrons vite, je vous le promets,

Lise

Ma chère Lise,

Vous avez fait ce qui vous semblez juste. Je m'attendais déjà à ce que vous répondiez à la levée de ban pour être aux côtés de Laure, ainsi, il n'est point une surprise de savoir que vous n'avez pas souhaité vous faire remplacer pour une mobilisation. Même s'il me chagrine d'être resté en arrière pendant tout ce temps.

La route est-elle sûre jusqu'à Angers ? Je ne voudrais prendre le risque qu'il m'arrive malheur pour que nous soyons encore séparés bien plus longtemps. Cela serait, je pense, la fin de ma résistance. Je ne saurais endurer d'être loin de vous aussi longtemps, encore.

Ecrivez-moi vite, que je puisse prendre la route dès que possible pour vous sentir une nouvelle fois dans mes bras. Chaque souvenir des instants passés me reviennent rien qu'à l'évocation de nos retrouvailles et mon coeur se gonfle d'une triste mélancolie.

Antoine

Antoine,

je crois que nous n'allons même pas bouger de La flêche... C'est ce que Donnae vient de me dire. Normalement la route est sûre et vous aurez une place dans l'armée si vous le souhaitez.

Mais ne prenez pas trop de choses sur vous... Et évitez de mettre votre poncho, il est un peu voyant...
Constance a proposé de vous annoblir aussi...

Lise

Sans vous, je n'étais qu'un vaurien,
Un troubadour chantant l'amour pour un peu de pain,
Un idiot jouant des mots pour survivre sur les chemins,
Mais depuis que je vous ai, tout ceci a pris fin.

Vous avez réussi ce que certains affirmaient impossible,
Assagisdant celui qui meme devait la reine ne se courbait,
Faisant fi se tous ses défauts, ses travers pénibles,
En lui offrant votre coeur, qu'il ne peut qu'aimer.

Ainsi, ni la plume, ni l'épée, ne gagne à la fin
Car la vie ne serait être vécue sans être heureux
Votre amour est l'unique clé, une douce victoire pour l'amoureux
Qui se donne entièrement à vous, lui et tous ses biens

Alors je ne pouvais que prendre la route pour La flèche,
Pour m'abreuver de votre si unique présence,
Mes pensées sont remplies de rêves dans lesquels je pêche,
Mais tant que c'est avec vous, je me fiche bien de leur bienséance.

Je vous aime Lise et nous sommes enfin réunis.
A.

J’avais cru que l’amour
Etait fugace, violent
Que sous ses beaux atours
Il n’était que tourment ;

Auprès de vous j’apprends
Qu’il n’est de plus belle chose
Que ce beau sentiment
Même si tout nous oppose ;

Vous êtes libre, vous rêvez
Je vis d’obligations
Vous tranchez, décidez
Je n’ai qu’hésitations ;

Et pourtant nos deux cœurs semblent si similaires
Ils prennent le même chemin, malgré les vents contraires ;

Mes lèvres attendent les vôtres
Mon corps attend vos bras
Ces nuits seront les nôtres
Jusqu’à notre trépas ;

Je vous aime si fort
Mon amour, vous êtes tout
Et je prends tous les torts
D’être partie sans vous ;

Il y avait cette promesse
Que je n’ai su tenir
Que je ne vous délaisse
Que je sache m’abstenir

De toute fuite en avant
Sans vous à mes côtés
Et cette levée de ban
M’a fait vous délaisser....


Ainsi je te promets, aujourd’hui et demain
De n’avoir pour projet que notre bonheur commun

Il y a tant d’hommes sur terre et pourtant le destin,
A voulu que je t’aime, que je te veuille mien

J’ai tant de choses à perdre, maintenant que j’ai trouvé
L’Homme que toute ma vie je ne cesserai d’aimer.